19/09/2021 (1)

Les virus du gauchisme 3

« si le socialisme, tel qu’il se voit actuellement, heurte bien des sensibilités, c’est en grande partie parce qu’il semble, vu de l’extérieur en tout cas, être livré à un ramassis de doux maniaques, doctrinaires, bolchéviks de salon, etc. »

Georges Orwell, le quai deWigan. 1937

Préambule : Ce texte étudie, comme les deux précédents de cette page, au dessous de celui-ci, les positions des gens de gauche (…souvent l’extrême gauche). Il n’y a aucun désir de persécution dans cette recherche. Les gogos de droite prennent en général position pour la vaccination générale et le passeport sanitaire. Malgré tout – c’est aussi le cas à gauche mais dans une moindre mesure – une minorité de ce ‘camp’ a été clairement antipass voire anti vaccination générale. Ce phénomène reste à analyser mais ce n’est pas l’objet de cet article. Si nous nous intéressons à l’extrême gauche, c’est évidemment parce que nous sommes issu de ce ‘milieu’ dont il est plus que jamais nécessaire d’analyser la façon dont les fondements idéologiques… ont poussé à l’acceptation de la vaccination générale et de tout ce qui, dans cette affaire, s’est présenté comme scientifique (et qui ne l’est pas toujours, est-il utile de le répéter). La technoscience qui voit tout à travers le prisme de la technologie (particulièrement quand celle-ci se vend avec de gros bénéfices) s’impose dans la tête de nos politiciens et de nos idéologues (de droite comme de gauche, pour des raisons différentes sans doute) elle est ressentie comme la seule solution à nos problèmes, c’est le pilier de toutes les mesures prises par la plupart des pouvoirs politiques dans le monde entier.

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Parmi ces adorateurs de la vaccination obligatoire et généralisée il y a… ceux qui, comme Sud Education, regrettent « les atermoiements du gouvernement [qui] ont retardé la campagne de vaccination. » (2) Mais … « SUD éducation se prononce pour la vaccination de masse et, avec son union syndicale Solidaires, dénonce fermement la mise en œuvre du passe sanitaire » et vraiment, ils ne font aucun lien entre les deux ! La vaccination est nécessaire, indispensable pour eux et le ‘pass sanitaire’ à rejeter. Comment convaincre alors les nombreux réfractaires de se faire vacciner ?

De plus, par rapport à la mobilisation anti passe en cours, ils sont très clairs : « nous ne nous reconnaissons pas dans la mobilisation en cours contre le passe sanitaire. » parce qu’il s’agit d’ « un discours individualiste et propre à l’extrême-droite alimenté par la peur du progrès », la peur du progrès… comme les Amichs dénoncés il y a peu par Macron ! Accointance révélatrice. « Une post-vérité fantasmée et nourrie de récits complotistes et obscurantistes, … » Ah, le complotisme ! « nous avons la responsabilité de nous opposer à leurs manifestations, à leurs mensonges, à leur haine. » Et revoilà la haine ! Pour ce qui est du ton particulièrement agressif avec lequel ils parlent des manifestants …ce n’est pas de la haine ! Mais non, une bienveillance un peu appuyée, c’est tout ! Qui bene amat bene castigat… disaient les Romains.

Et donc en conclusion, « SUD éducation appelle les personnels de l’Éducation nationale à ne participer à aucune mobilisation orchestrée par l’extrême-droite ou acquise à ses idées nauséabondes. » Ah, que d’idées nauséabondes et quel odorat sur-développé ils ont !

Il y a aussi ceux qui, comme le CLLR 34, le comité local de reconquête des acquis de 36/45, relais du fantomatique POI, parti trotskiste, produisent un tract distribué dans la manifestation de Béziers le 18 septembre 2021. Plus habile que les précédents et surtout plus soucieux de récupérer la colère des manifestants anti passe comme ils l’ont déjà fait il y a quelques mois avec les Gilets Jaunes ne prennent aucune position sur la vaccination mais déplorent les conditions dans lesquelles « des milliers de travailleurs ont dû se faire vacciner contre leur gré. » Ou « choisi de démissionner ». Dans leur tract ils ne condamnent clairement ni la vaccination générale ni le passe sanitaire. Et ne disent évidemment mot du lien entre les deux. Ils n’évoquent le passeport sanitaire que par ses conséquences sur la casse du code du travail (autant parler de casser un caillou avec une tonne de TNT !). Le fait de ficher les gens selon leur ‘statut vaccinal’ – via les smartphones, bienvenue à la technologie libératrice …comme en Chine ! – ne vaut pas la peine qu’ils en parlent et pas plus qu’ils y réfléchissent. Si dans cette ‘crise sanitaire’ le nombre de lits et de soignants avait été plus grands, bien sûr les dégâts auraient été moindres. Mais est-ce le seul problème qui est posé ? Pour eux, il semble bien que oui ! Enfin, le discours de gauche n’envisage que cet angle d’analyse, ils sont aveugles à tout le reste. Nous y reviendrons. Quoi qu’il en soit, leur objectif de récupérer dans leur camp quelques gens de bonne volonté, un rien naïfs, est atteint.

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Le sommet, c’est tout de même le tract distribué à la manifestation de Montpellier le 11 septembre 2021 signé par la CNT ESS, la LDH, le PG, le NPA 34 et les anarchistes de l’UCL. Une brochette d’organisations de gauche et d’extrême gauche. Dès les premières phrases on regrette que Macron passe en force …alors qu’il aurait dû convaincre. Rengaine habituelle : quand on est d’accord sur le fond il faut se distinguer sur la forme ! Ce qui pousse à lire la suite de ce texte rébarbatif, c’est qu’on se demande bien de QUOI Macron aurait dû nous convaincre… Eh oui, Macron est autoritaire mais aussi incompétent, écrivent ces joyeux progressistes. Il lui manque les conseils de nos petits Machiavel en herbe qui savent, eux, comment s’y prendre pour ne pas avoir de mouvement d’opposition. Il suffisait de leur demander, que diable ! Car Macron aurait dû vacciner – vite et bien – la population. Question : cette population demandait-elle à être vaccinée ? d’après les chiffres, avant la déclaration de Macron du 12 juillet ils ont estimé la vaccination jusque-là volontaire comme insuffisante et on voit bien qu’il a fallu les mesures coercitives déclamées par notre bobo techno président pour que cette vaccination prenne vraiment de l’ampleur. Qui peut dire – décemment ! – que les gens y sont allés guidés par leur conviction ? À part le pouvoir qui, n’en étant plus à un mensonge près, a montré le bâton et trouvé le bon moyen de convertir les gens aux bienfaits de la (pseudo) vaccination.

Mais on lit évidemment sur leur tract que ces gens-de-gauche-là sont enthousiastes pour celle-ci. Il faut tous se faire vacciner et, bien sûr, au plus vite !

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Cette critique se réduit comme d’habitude chez les gens de gauche à celle du manque de moyens matériels et humains. Bien sûr, c’est un des aspects de la réalité ( redisons-le : s’il y avait eu plus de lits et de personnels pour soigner dans les hôpitaux les problèmes eussent été bien moindres !) mais on est loin du compte en réduisant la réflexion critique à cela. Les gauchistes insistent sur la vaccination – pour eux nécessaire ! – sans bien sûr jamais évoquer le moins du monde les alternatives et sans jamais se demander pourquoi Macron, dont ils sont les complices enthousiastes dans cette affaire, a interdit tout moyen de soigner les malades avec les moyens du bord. Aucune allusion à cela : pour eux aussi, un seul combat, la vaccination générale. Il y a là un axiome indiscutable. Et ça parle à tors et à travers de l’obscurantisme des opposants oubliant que la science, avant qu’elle ne soit propriété du système, n’a pu s’enrichir et découvrir le réel qu’avec la liberté d’exposer son point de vue… même contradictoire avec la vérité officielle !

Ils ont les yeux fixés sur l’aspect quantitatif. Pas étonnant donc de voir qu’ils reprochent au gouvernement de ne pas aller chercher les populations pauvres du pays et dans le monde pour les vacciner. Vaccinandum Est …Urbi et Orbi (4). Sans, là encore, demander l’avis de qui que ce soit. C’est donc avec le sourire qu’on lit qu’ils s’opposent à une société de surveillance et réclament une société …démocratique.

Ils s’opposent au fameux passeport sanitaire sans évoquer l’articulation avec les vaccins. Comme si le ‘passe’ était tombé du ciel ! Si le passeport est imposé, c’est pour imposer cette vaccination qui – quoi qu’ils racontent sur le sujet – n’a pas remporté l’adhésion. Les communicants et autres stratèges embauchés par la macronaille ont vu la brèche. C’était le moment d’exercer la contrainte pour vacciner et ils l’ont fait. Sur le sujet de la vaccination générale la CNTESS, le PG, le NPA, etc, parlent comme Macron, Véran et consorts, ils n’ont rien à dire de plus ni de moins que les lascars au pouvoir. Cependant la macronaille au pouvoir a une idée derrière la tête – ça s’appelle une stratégie, …pas un complot ! – alors que les gauchistes croient vraiment que la vaccination résoudra le problème que nous avons avec le virus.

Bien sûr, les ‘gens-de-gauche’ disent que les manifestants sont des bœufs seulement munis d’un cerveau reptilien (voir les propos de Céline Pina) incapable d’appréhender la réalité. Mais plus on les entend et plus on s’aperçoit qu’ils manquent cruellement de données sur ce sujet et surtout de capacités d’analyse. Venons-en donc à l’essentiel.

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Si le gouvernement impose (de fait) la vaccination, c’est, d’après ce qu’ils ont dit, pour atteindre l’immunité collective. C’est donc avec cet objectif qu’ils nous engagent dans cette voie et non avec l’idée que chacun sera individuellement protégé. Bien entendu, s’il ne s’agissait que de se protéger individuellement, point besoin de l’imposer. L’immunité collective est à l’opposé de la volonté individuelle, et c’est l’axe autour duquel tourne le discours de Macron du 12 juillet, point de départ de tout cela. Qu’en est-il aujourd’hui dans les milieux scientifiques sur cette immunité collective ? Le bilan est clair : plus grand monde n’y croit dans les milieux scientifiques. Le responsable de la vaccination en Islande (pays très vacciné) l’a clairement dit. Un responsable de la politique vaccinale anglais idem. Ceux qui ont parlé cependant, sont invités par les pouvoirs médicaux et médiatiques, mais surtout politiques, à revenir sur leurs propos. En France comme en Israël, chez les experts agréés par le pouvoir on s’y accroche… pour combien de temps ? Car si celle-ci n’est plus d’actualité pourquoi continuer à vacciner de cette façon ? Il conviendrait de laisser chacun juge de l’opportunité de le faire et non plus de forcer les gens. Et nous saurions assez vite pourquoi le pouvoir s’obstine à vacciner.

Cependant nos gauchistes, par méconnaissance de tout ça, pensent que la vaccination nous sortira d’affaire dans cette crise ‘sanitaire’. Jamais ils ne parlent de l’objectif de l’immunité collective (5).

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Ils ne savent évidemment pas non plus que l’Inde s’est tirée d’une bien mauvaise passe non pas en vaccinant mais en soignant avec l’ivermectine ou l’hydroxychloroquine. Que l’Afrique subsaharienne est peu impactée parce que ces médicaments sont pris assez souvent pour lutter contre onchocercose et le paludisme (6). Mais, pour nos progressistes, il n’y a de vérité sur la vaccination que sortant de la bouche du gouvernement français ou des scientifiques de plateau télé. C’est ce qu’ils appellent  :  lutter contre l’obscurantisme !

Pour eux, l’industrie pharmaceutique a certes des défauts : elle absorbe trop de bénéfices et manipule parfois les dirigeants politiques mais quand même la grosse entreprise capitaliste préfigure l’entreprise socialiste de demain. Pensent-ils. Et, en conséquence, il ne serait pas très ‘progressiste’ de renoncer à un vaccin fabriqué à grands renforts de technologie qui sera la fierté des générations futures quand elles auront pris le contrôle des entreprises capitalistes. Voilà le raisonnement. Et voilà qui condamne irrémédiablement la « peur du progrès » dont parlent leurs compères de SUD éducation. Ainsi, les rares scientifiques, journalistes et simplement les humains animaux politiques, (7) qui ne se sont pas aplatis devant le pouvoir et se sont opposés à ce vaccin (qui n’en est même pas un) (8) sont, disent-ils, des complotistes, des conspirationnistes, d’extrême droite et des fachos (9), … voilà pour eux ; le point Godwin est atteint, tout est dit. Comme disait jadis l’intelligentsia de gauche des années 50, « Mieux vaut se tromper avec Sartre qu’avoir raison avec Aron ».

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Il y a une cécité à peu près complète à tout ce qui dépasse leur analyse platement marxiste (Marx disait à la fin de sa vie qu’il n’était pas marxiste …à écouter des disciples de ce genre-là, on comprend pourquoi !). Si problème il y a, il faut qu’ils l’abordent sous l’angle exclusif d’une lutte entre les « pays les plus fragiles » et les pays nantis. Et, en France, ils s’élèvent contre « l’inégalité d’accès au vaccin » ! Par manque d’horizon en dehors de cela, ils ne voient dans les problèmes posés par le passeport sanitaire qu’une conséquence des inégalités sociales.

Quand ils décèlent dans les conséquences de l’utilisation du ‘passe’ un « climat de surveillance générale » qui implique des « discriminations sur les lieux publics et de travail » on a envie de leur dire : oui, vous êtes sur la bonne voie, continuez ! mais ils calent vite complètement. La liberté, somme toute, n’est pas franchement un thème dans leurs compétences.

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Crédit social en Chine… CONTENTS.

 

 

 

 

 

Passeport sanitaire en France… CONTENTS.

 

 

 

 

 

 

Que dit le ‘passe’ ? Et comment l’ont compris beaucoup de gens ? Si vous êtes de bons citoyens vaccinés vous aurez des droits que les mauvais n’auront pas ! Et beaucoup de gens acceptent cette vision des choses dans laquelle ils sont valorisés (10). Si on se penche sur cette ségrégation-là force est de constater qu’elle ressemble comme deux gouttes d’eau au « crédit social » chinois. Il faut rappeler que celui-ci donne, sur la base de renseignements pris sur smartphone (…tiens, tiens !) des notes à chaque individu ainsi que des bons points – ou mauvais points – qui ouvriront – ou fermeront – l’accès à des avantages (obtention – ou refus – d’un emploi, d’un bon logement, d’un trajet en train, etc). Le ‘passe’ pourrait bien être un premier jet, un brouillon pour en arriver à un projet autrement plus intrusif et qui tient de ce modèle chinois. Évidemment, cela leur est bien difficile à percevoir, penchés qu’ils sont sur une lutte des classes à l’aide d’une lorgnette vétuste dont le verre est devenu opaque. Ils n’ont pas compris (ou très superficiellement) que le capitalisme d’aujourd’hui restreint les libertés individuelles et collectives. Ce n’est pas un glissement vers le fascisme – Macron est un libéral comme tous les autres dirigeants de la CE par exemple – ce qui pousse à la restriction de la liberté, c’est la logique interne de ce capitalisme évolué (11) . Ils « restent aveugles au fait majeur de notre temps : le tournant totalitaire du capitalisme technologique. » écrit Renaud Garcia (12) Doit-on préciser que l’économie chinoise est …capitaliste ? même si le pays est dominé par un parti dit …communiste. Et que les deux – loin de s’opposer – s’accommodent plutôt bien.

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En guise de conclusion.

Ce qui précède n’est plus du domaine de ce qu’on pré-voit mais de ce que l’on voit. On peut maintenant ajouter quelques conjectures. L’oligarchie mondialiste et mondialisée voudrait profiter de la « fenêtre » – comme on l’appelle à Davos – que nous vivons en ce moment pour accélérer des réformes du système capitaliste mondialisé encore difficiles à faire passer (13). C’est le moment ou jamais… on a pu observer un flottement chez Macron qui, dix jours avant de confiner la population, incitait encore à sortir (…au théâtre) comme si de rien n’était. Tout s’est passé comme si le Gotha mondial avait eu besoin de se faire à l’idée que le moment était venu d’entreprendre une politique risquée où l’avenir se jouait, pour laquelle le système devait basculer.

Le « monde d’après » ? Eh bien, comme l’a dit Houellebecq, ce sera le même mais en …pire !

À nous de nous y prendre correctement pour déjouer ces projets. Les comploteurs, ce sont eux, les mandarins mondialisés dont le parti de Macron en France est le représentant le plus pur ! Les imposteurs, il y en a beaucoup mais, parmi eux, il y a ces gauchistes qui s’allieront toujours avec le pouvoir …comme ils le font maintenant.

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notes

1 _ la date est ici très importante car nous avons des informations aujourd’hui que nous n’avions pas hier. Comme toujours bien sûr mais les positions dépendent énormément de ce que l’on sait de l’état de l’épidémie de coronavirus, de la vaccination dans les divers pays et bien sûr des décisions des gouvernements qui évoluent très vite.

2_ https://www.sudeducation.org/communiques/pour-la-vaccination-contre-lextreme-droite/

3_ on se souvient de ce technocrate chinois qui déclarait très benoîtement que si la France avait eu un outil comme le crédit social en vigueur en Chine il n’y aurait jamais eu de mouvement des GJ. Voilà des gens pour qui le rôle du pouvoir est de juguler toute contestation de l’ordre établi.

4_ il faut vacciner partout dans notre pays et dans le monde

5_ comme dans le proverbe chinois : « le doigt montre la lune et l’imbécile regarde le doigt. » La vaccination ouvre la voie à l’immunité collective et quand celle-ci s’envole on continue avec la vaccination comme si de rien n’était.

6_ article sur l’Afrique : https://www.covid-factuel.fr/2021/09/05/covid-le-miracle-africain/

7_ voir la façon dont Médiapart a censuré brutalement l’article de Laurent Mucchielli qui comptabilisait, entre autres, le nombre de décès dus …aux vaccins ! Ces grands admirateurs de la Science ne peuvent pas supporter qu’on compte les morts, les malades,… dans cette entreprise de vaccination qui ne peut pas …ne pas être bonne !

8_ on ne traitera pas ici de la transformation proprement miraculeuse de cette thérapie génique expérimentale en vaccins éprouvés. Magie de l’OMS et des divers gouvernements !

9_ au passage, pour en rajouter à la peur que Macron et ses sbires ont distillée avec générosité dans la population ils nous disent que la crise « s’empire (sic) de vague en vague. » Ces gens-là manquent de données ou de la curiosité élémentaire d’aller les chercher ! La 4° vague fut plus courte et plus faible que la 3° qui elle-même fut plus faible que la 2°, etc… Il suffit de prendre les statistiques officielles.

10_ voir les expériences du psychologue Milgram révélatrices de ce fonctionnement mental.

11_ je renvoie à notre article (…de mai 2012 !) : http://faut-le-dire.over-blog.com/pages/Capitalisme_et_totalitarisme_De_la_contrainte_dans_une_societe_industrielle_La_nature_la_technologie_le_totalitarisme_et_la_democratie

On peut lire aussi les excellents livres de Bernard Charbonneau (…mort en 1996 !) dont voici un extrait : « Pour contrôler les dangers de moyens de plus en plus puissants et fragiles parce que complexes, gérer un espace et des ressources qui s’épuisent, prévoir et maîtriser les réactions humaines qui empêcheraient de le faire, on est obligé de renforcer l’organisation. On est contraint de tout connaître, tout calculer, tout prévoir pour ce qui est de la nature et de l’homme. Et comme le phénomène dépasse les frontières, seule une organisation – un État – mondial, gérant l’ensemble planétaire par ordinateur, peut éviter le désastre. […] dans le meilleur des cas l’homme ne se serait dégagé d’une nature totale que pour se livrer à une autre totalitaire. » Bernard Charbonneau. Le feu vert 1980 Ed. Parangon 2009

12_ « le désert de la critique » Ed. De l’échappée .

13_ les catastrophes peuvent être bien utiles au capitalisme. Voir Naomi Klein sur ce sujet.

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Les virus du gauchisme 3 – Addendum (23/09/2021) : Il se trouve que l’Union Européenne et tous ses sbires ont, depuis au moins juin 2021, envisager de mettre en circulation un fameux ‘Césame, Ouvre-toi’ à la chinoise et il semble que les divers pays aient accepté de faire des préparatifs d’ici 2022. Le portefeuille digital – oh, pardon je parlais une langue désuète … ! – le digital wallet est donc en route, qui contiendra bien des documents : « le smartphone suffira ainsi pour prendre l’avion ou pour louer une voiture. Il sera également possible d’ajouter à ce portefeuille d’autres documents personnels : la Commission évoque notamment le permis de conduire, des comptes bancaires et même des diplômes. En France, on devrait aussi pouvoir y stocker sa carte Vitale. » Pour l’instant – à son instauration – il serait optionnel. Personne ne serait obligé d’en posséder un. Un peu comme le téléphone portable que beaucoup ne possédaient pas il y a vingt ans et que, depuis quelques années, on ne peut pas ne pas avoir si on doit prendre un avion… par exemple. Mais pour mémoire : la carte d’identité en France qui passait pour des esprits éclairés du début du XX° s comme une infamie juste bonne pour contrôler des esclaves – voir les propos de Bernanos sur le sujet ou ceux d’anarchistes comme Augustin Souchy – est devenue obligatoire… sous le régime de Vichy ! Mais nos gauchistes si prompts à dégainer les accusations de vichystes ou d’extrême droite n’en ont pas la moindre idée. On parie qu’ils soutiendront l’initiative …à part s’il y a un mouvement populaire d’opposition (de gauche, bien sûr!) pour récupérer quelques militants candides.

M. Verstager et T. Breton – digital identity for all europeans

 

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6 août 2021

Les virus du gauchisme 2

 

J’ai reçu hier un texte de Michel Lepesant et Aude Vidal paru sur le site internet Reporterre que vous pouvez lire à cette adresse : https://reporterre.net/La-democratie-sanitaire-c-est-quand . Ce qui suit en est une critique. Le jeudi 5/08/2021 la situation est – sans surprise – bloquée par le Conseil Constitutionnel. Plus aucun recours légal contre le passe sanitaire. Des manifestations sont prévues samedi 7/08/2021…

  • « La crise du Covid-19 nous confirme que la poussée autoritaire n’est pas le seul fait de l’extrême droite — au pouvoir ou à ses portes dans de nombreux pays d’Europe (Italie, Pologne, Hongrie, Espagne…) », est-il écrit dans ce texte.

On débute avec une belle naïveté en s’étonnant que le libéralisme pourrait glisser (une dérive… accidentelle ? ) vers un régime autoritaire (1). La Chine dont le système économique est libéral depuis des décennies a un régime politique des plus autoritaires. Et rien ne dit que ce mode de gouvernement ne pourrait pas s’exporter.

L’article montre un alignement idéologique sur la vision libérale des sphères ouest européennes qui opposent les régimes « libéraux » de l’ouest et « illibéraux » de l’Est de l’Europe et montre qu’on reste dans une problématique assez banale… la gauche n’est pas morte. Visiblement.

  • « Les 100 000 morts françaises des douze premiers mois de la pandémie sont niées ou jugées insignifiantes — « parce que tu crois aux chiffres, toi ? » —, sinon normales — « puisqu’il faut bien mourir un jour ». »

Ces auteurs opposent effectivement les gens bien – eux – et les beaufs climato sceptiques ET niant que le covid a fait des morts. Avant de dire que le nombre de morts est insignifiant ou pas, il faudrait d’abord ne pas évacuer immédiatement – sous prétexte de sacrilège contre la pensée unique – tous les questionnements sur le sujet. Et des réponses claires à cette question, il y en a ! Je renvoie aux études statistiques faites sur le sujet, notamment sur le site Décoder l’éco …à moins qu’il soit interdit d’en parler, bien entendu. Ce qui, avec les aboyeurs-décodeurs du Monde et de Libération, ne serait pas exclu !

Ajoutons au cas où les duettistes n’auraient pas saisi, qu’il est vrai qu’il y a eu des morts du covid, que cette maladie n’est pas une vue de l’esprit et qu’elle peut être grave et mortelle. Je ne vois personne qui nie cela. Le problème est ailleurs… pour tout le monde. Même (…surtout ) dans les manifestations.

La question que beaucoup se sont posée est : peut-on utiliser nos savoirs pour réfléchir et proposer des évaluations, des statistiques, des compréhensions, etc qui soient en contradiction avec celles émanant des autorités ou de ses nombreux satellites médiatiques et politiques ?

Le sentiment de la plupart des gens est que non, que dans la logique du gouvernement mais aussi de tous ceux qui s’accordent avec lui peu ou prou il faut participer à la chasse à toute pensée déviante. Dans un combat permanent. (2)

Bien évidemment, si Macron a parlé dès le début de « guerre », ce n’est pas un hasard. Dans une guerre, ceux qui ne sont pas avec nous sont des ennemis et doivent être combattus comme tels. Nous en sommes là depuis un an et demi. Quand on nous dit dans cet article que l’on devrait – j’adore le conditionnel ! – pouvoir débattre avec des « informations claires et partagées, y compris bien sûr scientifiques », je me dis que cette affirmation bien légère ne prend absolument pas en compte les arcanes des milieux scientifiques empêtrés dans leurs intérêts de caste, leurs intérêts financiers, et les milieux médiatiques et politiques ne sont pas en reste. Quel débat pourrions-nous avoir alors que de grands coups de com ne cessent d’être lancés par tous ces politico médiatico médicaux qui semblent bien d’accord pour brouiller la circulation de l’info et empêcher la contestation dès qu’elle apparaît. Combien de sites, d’articles ont été censurés ! (Médiapart récemment avec l’article de L. Mucchielli sur les problèmes posés par l’injection du vaccin). (3) (4)

  • « c’est l’idée même de mesures collectives destinées à prendre soin de la santé de tous et toutes qui est jugée en soi inacceptable »

Il faudrait se poser quelques questions : qui donc a interdit aux médecins de soigner dès le printemps 2020 ? d’utiliser des médicaments utilisés dans une multitude de pays du Tiers Monde qui ne sont pas si regardants ? Qui a falsifié des études jusque dans les hautes sphères des ‘prestigieuses’ revues médicales pour nuire à des évaluations de ces médicaments ? Qui a raconté des bobards surréalistes sur les masques, les tests, etc ? Et l’on devrait, selon les auteurs du texte, oublier tout ça et se concentrer sur la vaccination pseudo obligatoire et la stratégie gouvernementale ? Accepter que telle soit la seule et unique solution au problème qui nous est collectivement (oui, collectivement, bien sûr !) posé ! voilà qui est étrange.

Les auteurs n’ont qu’une vision biaisée de la situation : d’un côté, les individualistes qui veulent leur liberté (sans s’occuper des autres) et, de l’autre, les altruistes soucieux du bien commun qui, grosso modo, suivent les consignes gouvernementales (même si on émet quelques critiques sur celles-ci… pour faire bon poids, ne pas paraître trop favorables au gouvernement, tout de même !). Ils veulent voir la réalité en blanc et noir ; eux, sont les représentants du Bien et les autres, critiques et manifestant cette critique, sont ceux du Mal. À caricaturer de la sorte on évacue la réalité. Cependant, cette réalité est là et elle a la tête dure !

  • « ces ultralibéraux hyperindividualistes … ont trouvé des relais chez celles et ceux avec qui nous avions, il y a encore peu, tant d’affinités politiques ».

Toujours dans l’incantation contre les « ultra » libéraux ? c’est bien ainsi qu’on reconnaît la gauche qui, ne voulant plus condamner le libéralisme, se contente de conspuer l’ultra libéralisme ! Et des libertariens, allons donc.

Je ne compte pas parmi « celléceux » avec qui vous aviez tant d’affinités, sans doute. Mais je suis avec ceux qui se défendent bec et ongles contre le pouvoir qui veut contraindre tout le monde à rentrer dans le rang. Et il ne s’agit pas, ni pour moi ni pour la plupart de ceux qui manifestent, de s’en tirer tout seul (…en disant : merde pour les autres ! …qu’est-ce qu’on ferait tous ensemble dans les manifestations, alors ?).

Il s’agit de commencer à assumer qu’on ne veut plus se laisser tondre. Ce qui se met en place – n’en déplaise à ces gens très tolérants vis à vis du pouvoir – c’est un système autoritaire, comme dit dans l’article de Reporterre. Sauf que, ce qui vous échappe, chers auteurs, c’est que l’évolution de ce système n’est pas seulement un accident du fait de la malignité de notre cher Macron, mais bien une évolution lourde de nos sociétés libérales depuis longtemps maintenant. À preuve bien sûr, le fait que la crise (sanitaire et politique) est mondiale et que toutes les sociétés occidentales réagissent à l’unisson (ou presque). Ce qui pointe le bout du nez, à travers l’atomisation de chaque individu et l’informatisation de toutes les activités sociales, c’est, au-delà du passe sanitaire, un « crédit social » chinois …à la française. Une structure de surveillance de tous et capable de sanctionner les déviants (ceux qui ne se font pas vacciner, par ex, alors qu’il y a obligation). Ce qu’on voit en Chine est de fait tout à fait compatible avec l’économie, la croissance, etc. La « fenêtre » qu’il ne faut pas manquer et dont parle Klaus Schwab, éminence grise de Davos, doit permettre l’accomplissement des changements qualitatifs jusqu’alors impossibles à mettre en œuvre du fait de la résistance des peuples : ça ne doit pas être raté. Les divers pouvoirs s’y emploient. C’est cette situation que nous vivons aujourd’hui.

  • « Nous prônons donc une démocratie sanitaire, dont les débats contradictoires seront fondés sur des connaissances mieux diffusées, plutôt que sur des « certitudes » ânonnées sans relâche comme des dogmes »

Prônez donc. Qui serait en désaccord avec cette initiative, de toute façon ? Le pouvoir macronien pense qu’il est bien trop bon de ne pas (encore) réprimer les manifestants. L’électorat de Zeus, le bobo président, réclame la répression. Question stratégie pour gagner le pouvoir, ce monsieur s’y entend. Il est armé d’une cohorte de professionnels de la communication. La route est tracée maintenant.

Votre catéchisme de gauche, m’sieu-dame ( ma façon d’être inclusif ) les auteurs – comme à chaque fois – indique que vous avez quelques décennies de retard. Le débat démocratique sur la santé ? Mais qui peut l’organiser ? Qui peut l’imposer  ( dirons-nous, pour paraître plus « militant ») ? les régimes libéraux ne le sont plus ( l’ont-ils jamais été ? ) et ils veulent maintenant imposer sans faillir leur volonté : c’est la guerre, m’sieu-dame, et l’enjeu est médical et scientifique ; donc il n’y a que du vrai et du faux. D’après eux. Ils nous l’assènent en permanence. Dans cette mesure, l’occasion est rêvée de passer en force car ils ont réussi à faire croire qu’ils avaient raison à une majorité de ce peuple. Pauvres de nous !

Note 1 : Pourtant, Bernard Charbonneau nous avait prévenu depuis des lustres.

Note 2 : Dès que quelqu’un de poids – un médecin, un scientifique, un universitaire – met en doute la version officielle, les chiens sont lâchés. Dernier lâcher en date, Midi Libre, jamais en reste, nous transmet ce que l’Ordre des médecins qui n’en est pas à sa première infamie raconte sur le compte d’un médecin qui prend la parole lors des manifestations montpellieraines. C’est pas de la tarte.

Note 3 : Devinez de quel côté jouent les fessebouc, les touiteur, et toutes ces boites à gros débit et à grosses finances ? Profession de foi : le pouvoir a raison. Et ils censurent comme non scientifique et donc feillequeniouze tout ce qui s’y oppose. Qui veut débattre ?

Note 4 : Dans l’hebdomadaire Marianne du 19/08/21 on apprend que  » Louis Fouché est le médecin réanimateur qui a fondé le site de désinformation Réinfo Covid, l’un des principaux pourvoyeurs de fausses informations sur la pandémie de Covid 19. «  …Rien que ça ! Comment est-il possible d’en arriver à un tel parti pris ? Est-il possible encore dans cet état de déliquescence de la pensée de discuter vraiment sur des données scientifiques ? Cela semble à beaucoup ne plus relever du journalisme mais de la manipulation. Et, bien entendu, le cas de ce journal (de gauche) n’est pas un cas isolé. On est dans un feu roulant et permanent de dénonciations calomnieuses de tout avis déviant de la doxa macronienne. La société est en proie à la paranoïa. La première chose consisterait d’en prendre acte si on veut …débattre !   

 

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5 Août 2021

« ils ne se révolteront que lorsqu’ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu’après s’être révoltés »    ( George Orwell-1984 )

Les virus du gauchisme 1

« la mise en parallèle des mesures macroniennes sur le passe sanitaire et le génocide hitlérien n’est pas ‘ largement excessive ‘, elle est ‘ abjecte ‘, ‘ dégueulasse ‘. »


Le gouvernement a décidé d’instaurer l’utilisation d’un passe(port) sanitaire en ce mois de juillet 2021 afin, disent-ils, de juguler l’épidémie de Covid 19 en « en faisant porter tout le poids sur les non vaccinés », dixit notre président. Certaines personnes opposées à celui-ci l’ont comparé à l’étoile jaune arborée aux fins de discrimination des juifs par les nazis pendant la seconde guerre mondiale. Les termes de cette comparaison ont, en général, paru extrêmement déplacées. Par ailleurs, une frange, particulièrement dans un milieu de gauche radicale, n’a cessé de surenchérir : non, pas seulement déplacée mais « abjecte », « dégueulasse ». Et ainsi crescendo. Trouvera-ton des mots assez forts pour dépeindre l’horreur dont les accusés se sont rendus coupables ?

Cette avalanche de superlatifs est-elle tout simplement une inclination à l’excès dans un milieu qui, incapable de garder le calme nécessaire à l’analyse, s’égare parfois dans la surenchère ? Ou bien d’autre chose.

Pour beaucoup, la mise en parallèle des mesures macroniennes sur le passe sanitaire et du génocide hitlérien est largement excessive – du reste, on n’a plus vu ces étoiles dès la deuxième manifestation. L’image qui confond l’entrée d’un camp de concentration – ou plutôt d’extermination – au passe sanitaire est tout à fait indécente. L‘entrée dans le camp d’Auschwitz équivalait à la mort atroce dans les chambres à gaz. Alors que la discrimination des non vaccinés conduit à une vie sociale amputée de certains accès passant jusqu’à présent comme tellement ordinaires que certains considèrent cette exclusion comme abominable. Ceci dit, nous entendons bien que, comme disait Talleyrand, « tout ce qui est excessif est insignifiant. » Il est vrai que, pour certains opposants à cette mesure du gouvernement de Macron, on dérive beaucoup sur le sens des mots et on met sur le même plan des choses qui se situent à des degrés bien différents. Sans compter que les croyances naïves de nature à enflammer ces très nouveaux ‘ militants ‘ trouvent un terrain propice dans un milieu bien peu politisé.

Que penser maintenant de ceux qui surenchérissent dans leurs critiques avec des propos qu’on peut aussi considérer comme outranciers. Abject, dégueulasse, avons-nous noté mais aussi scandaleux, inepte, etc. (sans oublier « tristes clowns », bien sûr). Ne pourrait-on pas utiliser la phrase de Talleyrand pour ceux-là aussi bien ? Cette volonté de désigner ce genre de dévoiement comme l’infamie la plus grave n’est-elle pas aussi tout à fait excessive ? Ne révèle-t-elle pas quelque chose qu’ils voudraient passer sous silence ?

Dans un milieu de contestataires forcenés il faut, pour s’aligner sur les mêmes positions que celles du gouvernement, trouver de bonnes raisons. Bien grosses, bien lourdes. Les opposants auxquels on ne voudra absolument pas se joindre doivent passer pour des fous, des idiots, des malades mentaux, ou… encore bien pire : des fachos !

Tout d’abord, ce si évident malaise subi est la marque de notre triste époque. Mon ressenti, c’est mon droit ! Comme disent les woke, auxquels souvent ils emboîtent le pas. Ils s’estiment en droit de disqualifier tous ces gens qui manifestent contre le passe car cela les offense de voir des étoiles ou des photos de camp. Mais au delà de ces images, ils pensent sincèrement inutile d’aller voir au plus près ce qui se passe dans les manifestations. Rien ne les pousse à aller au-delà de leur …sensation de dégoût ! « Ces « gens-là » [les antivax, comme ils les appellent] sont tellement fous que je ne peux pas manifester avec eux. » Voilà où ils en sont. On peut se demander s’il n’y a pas autre chose sous ce malaise qu’ils manifestent avec ostentation.

Ces opposants « ontologiques » ne trouvent pas leur place dans ces manifestations car ils sont, tout simplement, partisans de la politique gouvernementale. Pour la vaccination assurément – …obligatoire ? On ne sait pas ! – mais sans aucun doute contre cette contestation (« Celles et ceux qui ont choisi de ne pas se faire vacciner ne risquent pas d’être raflé·e·s, déporté·e·s et exterminé·e·s. Tout au plus risquent-ils de finir leur existence dans un service de réanimation, aux frais du contribuable, en contribuant à l’épuisement du personnel soignant. [1] On aimerait qu’ils aient la décence d’éviter de nous pomper l’oxygène dès maintenant ! »). Et ils sont favorables à la « guerre » contre le virus mais aussi contre les fous qui ne veulent pas se faire vacciner… et même contre ceux qui sont contre le passe sanitaire sur lequel …ils n’estiment pas nécessaire qu’ils émettent un avis. Ce sésame ouvre-toi qui ressemble au « crédit social » instauré en Chine.

Fondamentalement, ce qui empêche ces gens de se joindre aux manifestants est qu’ils sont largués par le peuple qui refuse d’entendre leurs arguments et n’adopte en rien leurs points de vue.

Se joindre au peuple est impossible car il faudrait renoncer à quelque chose pour eux essentiel. « on est en droit de préférer son lit douillet ou ce qu’on voudra, sans qu’il soit question de « pureté immaculée » et de « tour d’ivoire » », disent-ils. Or, ce qui les empêche de rejoindre ce mouvement, c’est AUSSI leur incapacité à trouver une quelconque place au milieu de ce peuple qu’il trouve trop niais. C’est clair et c’est le fond du problème ! Retour à la phrase d’Orwell : « ils ne se révolteront que lorsqu’ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu’après s’être révoltés » ( 1984 )

Pourquoi donc ne sont-ils pas dans ce mouvement-ci – comme ils ont dédaigné les Gilets Jaunes, au moins au début ? Avec ceux, précisons, qui luttent pour le droit à ne pas se faire vacciner ou à avoir une existence sociale sans les entraves que le pouvoir veut y mettre. Il leur est impossible de se trouver une cause commune qui justifierait qu’ils se souillent à leur contact. Car ils ne se révoltent pas pour de bonnes raisons : le prix du gazole est un objectif dérisoire, disaient beaucoup de gauchistes pour les Gilets Jaunes ! Certes, mais ces GJ ont compris bien des choses en combattant pour le prix du gazole.

Après quelques semaines, ces gauchistes radicaux se ruèrent dans les manifs pour y crier leurs slogans ! Voilà bien une des raisons pour laquelle les gauchistes – anars ou pas ! – sont des ennemis de la réalité. Les gens, les humains tels qu’ils sont, dans la réalité de leurs actes ne les intéressent pas. La seule réalité qu’ils connaissent, c’est celle de leurs propres désirs (pour les plus insensés) et de leurs propres théories (pour les plus prétentieux). Avec le délire d’être précisément « propres » au sens assez strict du terme. Quelle volupté de se sentir du coté de la « juste lutte » ! comme disaient les gauchistes des années 70. Être du bon côté est bien suffisant. Aujourd’hui, le vocabulaire change mais le fond est identique : il faut être « politiquement correct », comme disent les postmodernes woke, cette espèce d’éveillés dont le jugement est chloroformé par le verbe ronflant de leurs maîtres à penser.

On peut entendre des choses comme : « Tu me permettras quand même de choisir ma révolte. Je te laisse volontiers celle-ci. » Sauf qu’évidemment …on ne choisit pas « sa » révolte ! Une révolte populaire – c’est de cela qu’on parle ici – est, par définition, collective et elle est là, devant nos yeux, à nos portes. On emboîte le pas ou bien on choisit de rester chez soi, c’est sûr. Libre à chacun. Le pire est que ceux-là ne font pas le moindre pas dehors, ne serait-ce que pour y voir plus clair ; ils se contentent de répéter ce qu’ils voient à la TV ou sur les rézossocios. Comme précisément ceux dont ils critiquent d’ordinaire le conformisme navrant. Voilà de bien étranges révolutionnaires !

Que fait-on quand on adhère à un mouvement populaire. Si l’on se bat pour une cause et non pas pour se faire valoir dans le camp du Bien, il faut faire des « ajustements » avec ceux avec lesquels on combat. Voir si la lutte dans leurs rangs a quelque chose d’émancipateur ou pas. « Cela nous rend-il plus humain ? » disait Orwell.

Avec les Gilets Jaunes, on pouvait parfois entendre des ragots et des discours stupides. Nonobstant une hargne tenace contre le pouvoir et même le système social qu’ils vivaient comme oppresseur les Gilets Jaunes n’avaient pas, eux non plus, dans leur grande majorité, d’analyse politique précise. Ça n’empêche pas d’y aller apporter d’autres discours, critiquer et refuser certaines pratiques (quand la discussion est possible, ce qui ne fut pas toujours le cas – une critique du mouvement des GJ reste à faire !). Mettre ainsi sa pierre à l’édifice.
Rien de cela chez nos révolutionnaires qui ont choisi de rester à la maison ce coup-ci encore. Et la caricature est parfois très grosse. « Il semble que parmi tous les droits menacés, celui du « droit au bistrot » soit davantage mobilisateur que les autres. » Et les exemples des accusations de ce type sont toujours les mêmes ; que ça vienne des macronistes ou du côté de nos radicaux demeurés à la maison. En réduisant un mouvement à un flot d’imbécillités ( soigneusement sélectionnées) on le disqualifie mais on ne fait pas face à la réalité – qui « a la tête dure » – on ne fait que lui tourner le dos.

Le problème contre lequel on se heurte ici est donc fondamental : faut-il prendre les gens comme ils sont et discuter avec eux, débattre, mettre en avant nos arguments, notre point de vue ou bien faut-il regarder de haut tous ces « tristes clowns » incapables de penser la réalité ( alors que nous, les bons, les conscients, en sommes capables ) et de prendre les BONNES options (…qui sont les nôtres, bien sûr ! ) ? Tel pourrait être leur questionnement. À croire certains radicaux restés couchés, on se dit que la route est vraiment étroite pour qu’une révolte leur plaise. Leur ‘théorie’ non seulement ne les aide pas mais – bien pire ! – les empêche de voir ce qui se passe d’émancipateur sous leurs yeux.

Il y a donc – de notre part – de quoi trouver indécent le fait de rester à la maison alors que les gens se révoltent contre la politique autoritaire de la macronaille. C’est une révolte contre un régime de plus en plus autoritaire imposant un passe sanitaire. Cette espèce de machin informatique qui emmagasine et dévoile notre parcours médical – une partie seulement, disent-ils ! mais c’est toujours ainsi… au début.[2]

Fondamentalement, les manifestants s’en prennent à la ségrégation à l’entrée de certains lieux, dans certaines activités. Aux cris de « Liberté ». Voilà qui est une rupture avec l’inertie tout de même ; on se rappelle que tout le monde s’était docilement confiné pendant plusieurs mois l’an dernier. Et, en tous cas, voilà des cris qui pourraient faire prêter l’oreille à des anti-autoritaires, par exemple. Mais non, on regarde ça de loin et avec mépris.

Vraiment il n’y a pas grand-chose à espérer du coté de ceux qui évitent soigneusement de se mêler au peuple à chaque fois qu’il se réveille. Il faut garder notre énergie pour expliquer nos positions car aujourd’hui ceux qui se réveillent et vont manifester sont très peu politisés. Ils ont certainement des choses à apprendre dans leur lutte …et nous aussi !

 

Note 1 : sous entendu : les vaccinés, eux, n’encombrent pas les urgences – il suffit de voir ce qui se passe en Israël pour s’apercevoir que oui, les vaccinés sont aussi, bien souvent, malades du covid ! Voir L. Mucchielli. Au moment où cet article doit être publié voici qu’on apprend que médiapart, le fier média de gauche qui se targuait – et se targue toujours contre toute évidence – d’être pour la tolérance et le dialogue vient de « dépublier » (sic) l’article de Laurent Mucchielli qui expliquait les dégâts, relatifs mais bien réels, créés par la vaccination. « Dépublier » est un euphémisme pour « censurer », tout le mode aura compris, médiapart ne voulant pas assumer d’être ce qu’ils sont : des censeurs.

Note 2 : Le fichier de police fait au départ pour les pédophiles s’adresse maintenant à un public bien plus large. Celui des manifestations politiques ou syndicales notamment.