Conservatisme ou progressisme 02/04/2023

en s’appuyant sur l’œuvre de George Orwell (1903 – 1950)

les citations sont tirées de : Le Quai de Wigan – éditions Ivrea.

Le progressisme, tel que décrit dans le livre indiqué, découle immédiatement du progrès technique, du « machinisme », comme le nomme souvent Orwell dans ce livre paru en 1937 :

Premier constat : « Jusqu’ici j’ai tenu pour acquis que le progrès mécanique tendait à rendre la vie sûre et douce. Ceci peut être mis en doute, dans la mesure où toute nouvelle invention mécanique peut produire des effets opposés à ce qu’on en attendait. » Page 219. Il indique qu’au delà des effets bénéfiques escomptés le progrès technique « peut produire des effets opposés » et, sous entendu, tout à fait néfastes. C’est ce qu’il décrit dans les pages qui suivent. Contrairement à d’autres écrivains anglais Orwell fait de ce phénomène une analyse politique.

La notion de progrès a – il le constate clairement dans son engagement quotidien – partie liée avec le socialisme. Il semble qu’aux yeux de beaucoup les deux sont devenus indissociables.

« aujourd’hui les mots de progrès et de socialisme sont liés de manière indissoluble dans l’esprit de la plupart des gens. Le socialiste n’a à la bouche que les mots de mécanisation, rationalisation, modernisation ou du moins croit de son devoir de s’en faire le fervent apôtre. » Page 226

Il lui paraît cependant essentiel de mentionner qu’il s’agit là d’une espèce de déviation assez préjudiciable au socialisme ; déviation qui a pour effet désastreux de faire fuir les gens qui pourtant auraient tout intérêt à adhérer au socialisme.

Il conclut : « Sans doute devons-nous prendre notre parti de la machine mais comme nous prenons parti d’une drogue à absorber, c’est-à-dire sans enthousiasme et avec quelques méfiance. À l’image de la drogue (1), la machine est utile, dangereuse et créatrice d’habitude. Plus on s’y adonne, plus son emprise se fait tyrannique. » Il n’est donc pas opposé fondamentalement aux machines qui seraient à proscrire. En même temps que celles-ci sont nécessaires, l’utilisation de la machine provoque des effets secondaires dont il faut se méfier comme de la …drogue qui simultanément apporte le réconfort mais aussi …la dépendance !

Autre effet néfaste du machinisme, plus global : « Tout progrès mécanique est dirigé vers une efficacité toujours plus grande, c’est-à-dire, en fin de compte, vers un monde où rien ne saurait aller de travers. » Page 217. Pour Orwell donc, « le progrès mécanique » dessine, à l’horizon de ses succès, un monde où tout devrait être dans le bon ordre, rien ne devrait dysfonctionner dans la machine globale. Une espèce de paradis sur terre car, de plus, cette évolution positive « matérielle » s’accompagne forcément d’un progrès… « des idées ». Et c’est cela aussi qu’on entend par progressisme. Car il ne saurait y avoir de progrès matériel sans évolution des idées. Et vice versa. Le progressisme dans les idées, à la fois produit le changement vers le machinisme, et, en même temps, en est le résultat. Qui plus est, ce progressisme des idées est véhiculé en permanence par beaucoup de ses contemporains socialistes, notamment anglais. Le modèle soviétique est souvent donné avec ses réalisations comme les immenses champs de blé de l’agriculture industrielle, ses grands barrages, sa sidérurgie, etc.

Les temps modernes

Orwell entame, en conséquence, une critique en règle. À son époque, nous dit-il, certaines postures, qu’on retrouve encore aujourd’hui, existent déjà d’une manière si caricaturale dans le mouvement socialiste qu’il les dépeint comme quelque chose d’assez grotesque. À propos du végétarisme très à la mode chez les militants socialistes il commente ainsi : « l’obsédé des régimes alimentaires est par définition quelqu’un qui veut se couper de la société humaine ».

Il est aussi sans pitié pour les « marginalités » – terme encore inusité dans les années 30 : « la sinistre cohorte des femmes à l’esprit élevé, des porteurs de sandales et des barbus buveurs de jus de fruits attirés par l’odeur du progrès comme des mouches vertes sur un chat crevé. » Page 205-206. En lisant cela on peut penser aujourd’hui aux courants wokistes dont les thuriféraires hantent la gauche du XXI°s. précisément « comme les mouches vertes… ». Et, comme il le dit, il faut, pour sauver le socialisme, étudier sérieusement ses faiblesses afin d’y trouver remède, ce qu’il entreprend dans son livre : « Si le socialisme tel qu’il se présente actuellement, heurte bien des sensibilités, c’est en grande partie parce qu’il semble, vu de l’extérieur en tout cas, être livré à un ramassis de doux maniaques, doctrinaires, bolcheviks de salon, et cetera. » Page 247. L’image des socialistes est tellement liée au progressisme sociétal (une façon de nommer très moderne !) que cette image lui colle à la peau. Alors que rien au départ ne saurait nécessairement lier les deux. Toutefois, « je ne pense pas, dit-il, que le socialiste ait quoi que ce soit à sacrifier de l’essentiel mais il devra à coup sûr en rabattre beaucoup sur l’accessoire. Un grand pas en avant serait ainsi fait si l’on parvenait à chasser l’odeur de douces maniaqueries qui colle au mouvement socialiste. Ah ! Faire un grand tas de sandales et de chemises couleur pistache et les brûler puis envoyer chaque végétarien, abstinent total et autres Christ de pacotille faire leurs exercices de yoga à Welvin Gard City (2) ! Mais je crains bien que cela ne soit pas pour demain. » Page 250. Voilà le diagnostic, il lui semble indispensable de séparer le bon grain de l’ivraie. Malheureusement, les deux se sont si bien imbriqués avec le temps qu’il pense que cela sera bien difficile.

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la première chose à faire pour séparer ce bon grain socialiste de l’ivraie progressiste serait d’analyser comment les deux se sont joints d’une façon aussi intriquée. Quelles sont précisément les idées qui ont infiltré le socialisme ? Comment et pourquoi ?

Le siècle pendant lequel est apparu le socialisme a vu naître la foi dans le progrès technique : le « machinisme », comme aime le nommer Orwell. On voit ainsi apparaître le thème de la domination non pas seulement de la nature par la technique (il serait plus juste de dire : les technologies) mais la domination de la société par tout ce qui l’empêche dans cette marche vers la « libération » d’un état préalable dans lequel la société serait déficiente. « Il n’y aura plus de désordre, plus de gaspillage, plus de désert, plus d’animaux sauvages, plus de mauvaises herbes, on aura oublié la maladie, la pauvreté, la souffrance, et cetera. Le monde socialiste s’annonce avant tout comme monde ordonné, un monde fonctionnel. » Difficile de ne pas penser encore ici au paradis sur terre ! En même temps que la technique libère, elle enserre la société dans cette logique d’une évolution vers un but, qui n’est autre que le souverain Bien auquel l’humanité est vouée et donc ne peut échapper ( Orwell rappelle la fréquente évocation par les socialistes du fameux et incontournable « sens de l’histoire » ). Le progressisme est cette évolution, parfois lente, parfois rapide, vers ce paradis sur Terre …obligatoire ! comme l’écrit souvent Jean-Claude Michéa. Mais la position d’Orwell est plus nuancée, il ne propose pas l’abandon du machinisme car, dit-il, rappelons-le : « Sans doute devons-nous prendre notre parti de la machine… » tout en nous souvenant cependant que « … l’aboutissement logique du progrès mécanique de réduire l’être humain a quelque chose qui tiendrait du cerveau enfermé dans un bocal. » p 226. Méfiance donc devant cette perspective tout sauf souhaitable conduite par ce « sens de l’ordre hypertrophié ! » p 202.

Et s’il met en garde contre l’acceptation béate de ce progressisme, c’est parce que ce paradis sur Terre produit une espèce humaine avachie qui ne connaît plus guère l’effort. « Le processus de la mécanisation est lui-même devenu une machine, un monstrueux véhicule nickelé qui nous emporte à toute allure vers une destination encore mal connue, mais selon toute probabilité vers un monde capitonné à la Wells, vers le monde du cerveau dans le bocal. » Page 234 Que dirait-il s’il revenait aujourd’hui ? Alors que nous avons des programmes pour nous maintenir en forme physique vu notre mode de vie des plus sédentaires alors que de son temps, c’était plutôt à l’épuisement physique qu’il fallait trouver solution. Les machines nous aident dans toutes nos activités, même les plus simples, comme indiquer ce qu’il faut acheter pour garnir le frigo, par exemple. Plus finement, les calculettes ont-elles aidé nos enfants à calculer ou bien leur ont-elles enlevé les facultés de calcul mental et jusqu’aux possibilités de poser les opérations les plus élémentaires ? Sommes-nous en train de nous « libérer » ou bien de nous ramollir irrémédiablement ? Ne serions-nous pas en train de façonner ce « paradis des petits hommes grassouillets » décrit par à H.G. Wells. (3) Car « l’industrialisme, écrit Orwell, a pour effet d’empêcher l’individu de se suffire à lui-même, ne serait-ce qu’un bref moment ». p 211

Il faut dire que, surtout chez les anglo-saxons, les descriptions des utopies malignes liées au machinisme et au progrès ne manquent pas depuis le début du XX°s. Et même avant. Du Frankenstein de Mary Shelley aux romans de H.G. Wells jusqu’au « meilleur des mondes » de Aldous Huxley et, pour arriver au « 1984 » de Georges Orwell lui-même. On a un éventail des horreurs que peuvent engendrer le machinisme, l’évolution des mœurs et même un socialisme dévoyé puisqu’on peut penser que le modèle de ce dernier livre est le système stalinien, si prisé des socialistes de ce temps-là.

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Comme le précise Orwell donc, l’utopie socialiste croise ce progressisme. Au XIX°s le socialisme est la branche la plus avancée du scientisme. Notre auteur pointe le parallèle entre la foi inébranlable dans le progrès des sciences et des techniques et le progrès social qui serait comme déjà accompli – en théorie ! – par les socialistes. Le problème social qui se pose concrètement ne serait finalement que l’appropriation par le prolétariat des moyens de production (dont les techniques font partie). On retrouvera l’affirmation péremptoire de Lénine : « le communisme, c’est les soviets plus l’électrification ! » On connaît la suite. Tout doit tendre vers le déroulement en direction du Bien supposé obligatoire, autrement dit : le progrès – surnommé aussi « sens de l’Histoire » – et alors tous les moyens sont permis pour le réaliser. Les « communistes » à la suite de Lénine ne se priveront pas de les utiliser pour réaliser un but des plus louables et aussi enviable. Dans le camp socialiste – mais pas que…, car les libéraux ont la même foi inébranlable dans le progrès technique et le progrès sociétal même s’ils n’ordonnent pas tout ça de la même façon – « tout effort visant à contrôler le développement de la machine nous apparaît comme une atteinte à la science, c’est-à-dire comme une sorte de blasphème. » La science est ainsi reconnue comme une espèce de religion.

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Aujourd’hui, on peut – on doit ? – voir le monde avec des yeux orwelliens. Quelques exemples.

On ne peut qu’être surpris par la soudaineté et la promptitude avec lesquels, par exemple, les gens de gauche se sont rués – le mot n’est pas excessif – sur l’écriture inclusive. Celle-ci étant censée représenter la marche vers l’égalité homme / femme. Son utilisation est devenue un marqueur d’une pensée progressiste et ne pas l’utiliser est clairement étiqueté chez les gens de gauche – mais aussi chez beaucoup de libéraux (4) – comme réactionnaire. Attitude montrant cette propension à établir une posture « politiquement correcte », un affichage clivant excluant les mal-pensants – cancel culture oblige. Et ainsi Jean-Claude Michéa reprend une expression qu’il tient d’Orwell : cette posture de ceux qui incarnent le Bien face aux réactionnaires est « un tremplin idéal à son désir de tenir le fouet ». L’auteur de « 1984 » identifie même l’origine de cette volonté de se distinguer et d’écraser. « Ce type de socialistes se recrute exclusivement dans la classe moyenne, et même dans la partie citadine et déracinée de cette classe. » Page 205. Michéa fait aussi remarquer dans un brillant article de la Décroissance de mars 2023 : « Un phénomène qu’Engels connaissait du reste déjà. Dans une lettre de 1890, il raille ainsi ces nouvelles classes moyennes qui « ont afflué au parti » et qui ‘‘ considèrent l’université bourgeoise comme une école de Saint-Cyr socialiste qui leur donne le droit d’entrer dans les rangs du Parti ouvrier avec un brevet d’officier, sinon de général ’’. »

De même, la foi en la science a précipité la gauche dans le covidisme béat – remarquons au passage qu’aux États- Unis, la Californie et New-York sont à la fois les États américains les plus riches mais aussi les plus « à gauche » (4), les plus wokistes et les plus promoteurs des vaccins et autres restrictions sanitaires (masques, confinements, …) en temps de COVID. Pour les gens de gauche, en dehors de la supposée science vaccinale, point de salut ! Les mesures prétendument sanitaires sont faites au nom de la science. Et ainsi, ils ont pris toutes les mesures politiques des gouvernements pour argent comptant …scientifique. C’était au nom de la science donc c’était la marche inéluctable de l’Histoire. Impossible de remettre en question l’injection d’une substance dès lors qu’elle est étiquetée comme vaccin par les « autorités » sanitaires. Quelles que soient les évidentes insuffisances de celui-ci qui étaient pour certains visibles depuis le début …à condition de ne pas mettre des œillères. Les révélations actuelles sur les manœuvres du pouvoir pendant ce moment historique ne les émeuvent toujours pas : certains sont indéboulonnables dans leur assujettissement au scientisme.

Pareil pour la lutte contre le réchauffement – puis le changement – climatique, la science – ou du moins, le GIEC qui n’est pas un organisme scientifique …mais, là aussi, la prétention prend la place de la réalité ! – le dit donc c’est vrai donc on doit s’y plier car c’est le bien de tous et on ne peut échapper à ce souverain Bien. La science est un domaine où les connaissances s’accumulent. Pour les techniques, une nouvelle émerge, chassant l’ancienne. Dans les sciences les vérités se succèdent aussi.

Toute chose subit une quasi-loi de la nature : le « progrès ». Tel est le credo contre lequel on ne peut aller. Toute « atteinte à la science [constitue] une sorte de blasphème. » Page 233

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Sur le conservatisme : au contraire du progressisme celui-ci s’attache à conserver ce qui est et lutter contre les évolutions tendant à le détruire. C’est le coté considéré comme « obscur » dans l’ordre d’aujourd’hui. Qualificatif le plus souvent considéré comme infamant. Déjà Orwell indiquait que ce « conservatisme viscéral existant à l’état latent chez toutes sortes de gens ne demande qu’à se mobiliser contre le socialisme. » Page 213. Beaucoup parmi ces conservateurs pensent que « le communisme s’est attaqué, ou a paru s’attaquer, à des valeurs (patriotisme, religion) qui ont des racines plus profondes que la raison économique. » Page 210 211. Ici on peut toucher du doigt à quel point, pour Orwell, le patriotisme et la religion ne sont pas ces objets de détestation qu’ils sont pour la gauche et les progressistes d’aujourd’hui.

Traditionnellement, les Tories sont en Grande Bretagne le parti conservateur. Ils s’opposent au changement prôné par les travaillistes, socialistes, etc. En fait, ils luttent assez hypocritement pour le maintien de l’ordre et de l’économie capitaliste avec tout ce qui tourne autour, ayant quelqu’intérêt à cette permanence.

Le même Michéa montre dans ses livres qu’en fait, les vrais progressistes au XIX°s – c’est à dire la « gauche de cette époque » – ce sont les libéraux (…attachés à l’économie libérale) et certainement pas les socialistes ! « Quand Ibsen et Zola se présentent comme socialistes, tout au plus pouvait-on en conclure qu’ils étaient progressistes. » Page 207. Ce sont eux qui prônent un mouvement perpétuel ‘vers l’avant’. Le capitalisme étant, selon Marx lui-même ce mouvement, ce rouleau compresseur qui détruit tout – les anciens modes de production mais aussi les anciens modes de pensée – et transforme la société jusque dans ses fondements. Ce qui est la « gauche », dans la France d’aujourd’hui par exemple, a occupé une partie de cet emplacement idéologique. Un autre est occupé par la droite libérale et le macronisme au confluent des deux.

Marx, par ailleurs, ne s’est jamais dit de gauche, encore moins progressiste. Tout comme les autres socialistes de son époque.

Ceux qui se proclament « conservateurs » aujourd’hui sont le plus souvent des bourgeois qui veulent sauver les meubles en s’accrochant à ce qu’ils pensent essentiel dans le système capitaliste qu’ils défendent. Ce qu’ils veulent conserver par dessus tout, c’est leur intérêt dans ce système social qui bouleverse pourtant le monde en permanence.

En dehors de ceux-là, il y eut des conservateurs qui, eux, voulaient éviter la destruction de tout ce qui faisait leur vie : des Luddites, ouvriers casseurs de machines au début du XIX°s, aux réactionnaires, réfractaires intransigeants au progrès. Les premiers, loin d’être progressistes, voyaient l’arrivée des machines à tisser industrielles, amenées à remplacer leur métier, comme, en premier lieu, une impossibilité de faire leur travail correctement et une obligation de fabriquer des produits de qualité indigne. Ensuite, un enfermement dans une « fabrique », ancêtre de l’usine, et enfin, la dépossession de leur travail et la sujétion à un patron. Marx, à l’opposé de ces premiers socialistes et opposants au machinisme considérera quelques décennies plus tard que ces Luddites étaient à contre-courant de l’Histoire et que l’appropriation collective par les travailleurs des usines et de la grosse industrie avec tout l’attirail de machines était la seule issue possible pour le socialisme. Telle était sa vision.

*conclusion*

Le progressisme qui a depuis longtemps le vent en poupe – car il est au cœur du capitalisme – doit être considéré dans sa profondeur historique. Il faut cesser d’y voir une évidence ! Il a toujours fait l’apologie du changement, de l’innovation, avec un dédain particulier pour toute tradition, toute permanence. Tout doit être « fluide » (comme disent d’ailleurs les wokes aujourd’hui incarnant à merveille l’absurdité de cette idéologie). Toute personne de gauche, socialiste, communiste, anarchiste, etc se fait un honneur d’être progressiste et d’admettre et tenir compte de la moindre innovation sociétale dès son apparition. Sans barguigner. Même les écolos institutionnels qui pourtant devraient vouloir la conservation de la nature – au moins ! – sont des plus progressistes.

Peu de gens aujourd’hui se réclament du conservatisme. Ceux qui osent sont des gens de droite, traditionalistes. Parfois militants pour un ordre ancien ( les royalistes, par exemple ) mais, le plus souvent, ce ne sont que des gens pour le simple maintien d’un capitalisme qu’ils estiment indépassable et ils sont aveugles aux bouleversements qu’il impose. Soit par intérêt soit par inconséquence car « ils chérissent les causes (l’économie de marché) dont ils déplorent les conséquences (le progressisme sociétal) »

Les briseurs de machines comme mouvement de masse ont disparu avec l’adhésion du mouvement ouvrier au marxisme (que déplore Orwell) et n’existent plus qu’à travers des mouvements sporadiques (Notre Dame Des Landes, mouvement anti nucléaire, opposition à la destruction des paysages, etc) qui manquent totalement de conscience du caractère conservateur de leur combat.

 

(1) Le mot anglais « drug » signifie « drogue » en français mais aussi « remède », « médicament ».

(2) Un jardin anglais supposé très beau.

(3) H.G. Wells, écrivain britannique, auteur de livres de Science-fiction : La Machine à explorer le temps (1895) ; LÎle du docteur Moreau (1896) ; L‘Homme invisible (1897) ; La Guerre des mondes, etc.

(4) En anglais « de gauche » se traduit par « liberal ». Ce n’est sans doute pas un hasard !