Des naturiens à EELV.

« On peut concevoir que les problèmes écologiques soient un jour résolus par un plan rationnel et détaillé mais cela arrivera, si cela arrive, parce que c’est à long terme dans l’intérêt du système. En revanche, il n’est pas dans l’intérêt du système de préserver l’autonomie des petits groupes. Il est dans son intérêt au contraire de contrôler le comportement humain. Ainsi, tandis que des considérations pratiques peuvent le contraindre à une approche rationnelle et avisée des problèmes écologiques, des raisons pratiques tout aussi puissantes le pousseront à réglementer le comportement humain de manière toujours plus contraignante, de préférence par des moyens détournés. » Kaczinski Paragraphe 139

« Ce n’est donc pas une espèce de purisme extrémiste, et moins encore de politique du pire, qui invite à se démarquer violemment de tous les aménageurs écologistes de l’économie : c’est simplement le réalisme sur le devenir nécessaire de tout cela. » Encyclopédie des Nuisances _Adresse à ceux qui ne veulent pas gérer les nuisances mais les supprimer. Page 6

 

Le point de départ que j’ai choisi est l’apparition du mouvement naturien. Cette infime minorité d’anarchistes de la toute fin du XIX°siècle qui, contrairement à tous les courants socialistes de l’époque, ont pris leur distance vis à vis de la société du progrès (économique et technique). En d’autres termes, de ce qu’il était alors convenu de nommer : la Civilisation. Nonobstant une critique aux bases parfois fragiles, leurs cibles étaient judicieusement choisies et leurs objectifs sont revenus tout au long du XX°siècle jusqu’à nos jours, portés par de multiples mouvements souvent qualifiés d’ « écolos », avec plus ou moins d’insistance.

* Les naturiens : pratique et théorie. Ce qu’en dit François Jarrige (le Passager Clandestin):

Beaucoup des thèmes de critique sociale que l’on croient nouveaux aujourd’hui sont présents dans la théorie développée par les naturiens (des années 1885 à la Grande Guerre) :

« Tandis que la majorité [des anarchistes] se rallie au syndicalisme et milite pour la grève générale, d’autres choisissent d’investir les Bourses du travail et les expériences communautaires. Ils mettent aussi en débat les croyances de leur temps en interrogeant la sexualité, l’éducation et ses formes, mais aussi les impasses du développement scientifique et technique. Les nombreux discours naturiens contre la science, perçue comme une nouvelle religion aliénante s’inscrivent alors dans un vaste débat autour de la faillite de la science… »

« Ils [les naturiens] relèvent d’une culture populaire en crise, un monde social avec ses idéaux et ses riches formes de sociabilité faites de chansons, de débats touchant à l’utopie, d’appels à l’autonomie et à la liberté, façonnée par la mémoire des insurrections et des révolutions passées. Contre le socialisme des intellectuels [], ces anarchistes naturiens défendent une forme de « décence ordinaire » [cf Orwell] »

On y parle de la lutte contre la …Civilisation, comme on disait à la Belle Époque. Aujourd’hui, on dirait les formes sociales (…pas sociétales !) de la civilisation européenne (…occidentale), en gros, la lutte contre l’idéologie du Progrès :

« C’est la lutte engagée contre la Civilisation, ce monstre aux multiples formes, contre la science, cette nouvelle religion, contre le machinisme, cette inutilité et cette vulgarité… »

Et on note leur souci de la nature – on dirait aujourd’hui …l’environnement ! – ce n’est (…vraiment) pas né après mai 68 :

« Ils s’appuient sur de nombreuses alertes énoncées à l’époque contre le progrès et ses dégâts : la déforestation, la pollution, l’alimentation chimique, ou l’épuisement des ressources. »

L’aspiration à un retour à la terre et à une vie matérielle plus simple.

les naturiens refusent d’être enfermés dans la fausse alternative entre le retour aux cavernes ou la poursuite inéluctable du développement industriel et mécanique. » ‘Coup classique’ asséné de nos jours à la décroissance par ses opposants les plus obtus. Là aussi, ce n’est pas nouveau !

La fin du mouvement est symptomatique de certains aspects que l’on vit aujourd’hui : Après la Grande Guerre, « Même si ces milieux libres sont imprégnés par l’idée de « loi naturelle » et par la quête d’une certaine autonomie, le mot d’ordre de retour à l’état de nature s’évanouit au profit de multiples pratiques individuelles. La radicalité initiale des naturiens tend dès lors à se diluer dans les mouvements de réforme des modes de vie ou le végétarisme. » « ….. après la Première Guerre mondiale des liens se tissent en France entre militants végétariens [apolitiques] et milieux libertaires…. » «  Le mouvement naturien se concentre de plus en plus sur la propagande pacifiste et végétalienne. »

Au départ, les naturiens ont remis en cause fondamentalement la société de leur temps. À travers la critique des inégalités, de la science et de la technique.

L’expérience communautaire aboutit à des effets paradoxaux : le but recherché de retour à l’« état naturel » tardant à être atteint, chacun se trouve un dérivatif et globalement le mouvement lui-même s’enfonce dans les arts de vivre (cf le développement personnel d’aujourd’hui) ici et maintenant : l’anti-alcoolisme, le végétar(l)isme, la naturisme, le pacifisme, etc.

On s’aperçoit que, dès la Belle Époque toute la critique écologique actuelle est déjà en place. Protection de l’environnement, recherche d’un mode de vie ‘plus près de la terre’, critique de la science et de la technologie, du …« machinisme », expression que reprendra plus tard Orwell… Les naturiens avaient ‘concentré’ tout ça parce qu’ils avaient – en tant qu’anarchistes – une vision de la société. Quand cette vision s’est effritée, les individus prirent le chemin de leur priorités individuelles.

* Lien entre la critique de la technologie, la révolution et l’écologie :

Loin de ces autodidactes qui écrivirent peu mais en firent beaucoup, apparurent par la suite, dans les milieux intellectuels, des théoriciens, précurseurs de la critique écologiste et de la Décroissance : Ellul, Charbonneau, Castoriadis, Gorz, EDN, … qui mirent en avant la méfiance envers la… « politique » et l’invasion technologique !

La nette reprise de la critique sociale dans les années 60 amène des mouvements de critique de la pollution (Dumont), de la science (Grothendieck) qui donneront lieu après mai 68 à la critique « écolo ». André Gorz 1974 (2 ans après le club de Rome sur la fin de la croissance) : « La prise en compte des exigences écologiques conserve beaucoup d’adversaires dans le patronat. Mais elle a déjà assez de partisans capitalistes pour que son acceptation par les puissances d’argent devienne une probabilité sérieuse. Alors mieux vaut, dès à présent, ne pas jouer à cache-cache : la lutte écologique n’est pas une fin en soi, c’est une étape. Elle peut créer des difficultés au capitalisme et l’obliger à changer ; mais quand, après avoir longtemps résisté par la force et la ruse, il cédera finalement parce que l’impasse écologique sera devenue inéluctable, il intégrera cette contrainte comme il a intégré toutes les autres. »

Les problèmes dénoncés par l’écologie politique ne sont, pour André Gorz, comme pour beaucoup en 1974, qu’une nuisance parmi d’autres due au capitalisme. Comme pour les naturiens, pour lui, au début venait la contestation globale du capitalisme. Et c’est à l’intérieur de cette critique globale que se nichait la critique de type écologiste.

La suite du mouvement écolo après cette apparition moderne dans l’après mai 68, fut, pour une bonne part, l’histoire de l’autonomisation de l’idéologie écologiste par rapport à la critique sociale et son intégration progressive à une pensée libérale (au sens de Jean-Claude Michéa).

* L’évolution des écolos en France : parallèle entre celle de EELV les Verts qui s’institutionnalisent et les écolos « radicaux » ( NDDL, Testet-Sivens, bassines, …) qui revendiquent la contestation du ‘progrès’.

1)

« l’écologisme officiel ne fait que répéter en mode farce la tragédie de la Gauche moderne. » (Michéa)

Dans l’article : les Verts, libéraux de toujours ou d’aujourd’hui ? dans La Décroissance, on lit :

« L’écologie entre en politique en France dans la décennie 1970. Elle s’inscrit dans la foulée des mouvements de contestation de l’ordre établi de la décennie précédente. Ces derniers n’avaient pas grand-chose à voir avec la question écologique proprement dite, mais ils ont libéré une parole et produit des analyses critiques, des actions subversives qui vont être ouvertes à la critique écologiste de nos modes de vie industriels. » La critique opérée par les naturiens plus de 70 ans auparavant était bien celle des modes de vie industriels et pourtant le mot « écologiste » n’est jamais prononcé !

« Pascal Canfin, ex-député EELV et ancien patron du WWF, a été élu sous l’étiquette LREM (macroniste) en 2019. Il a été soutenu par les anciens eurodéputés EELV Daniel Cohn-Bendit et Jean-Paul Besset, maîtres d’œuvre de la percée de ce parti aux élections européennes de 2009. Ceux-ci expliquaient alors que ‘la liste LREM de Nathalie Loiseau et Pascal Canfin qui place la transition écologique au cœur de son identité et cetera…’ » en avril 2019. (La D)

« en 2018, plus rien de fondamental sur le plan des idées ne distingue EELV du parti macroniste. » (La Décroissance)

En quelques décennies, le parti écolo en France (mais aussi dans d’autres pays comme l’Allemagne) s’est mué en rouage du système qu’au départ il critiquait …vertement ! Avec quel objectif avoué ? La critique du système industriel a accouché d’une souris. Selon les tenanciers du parti écolo, les tenanciers du système maintenant « placent la transition écologique au cœur de son identité ».

Encyclopédie des Nuisances écrit dans son Adresse (en 1990)… : « Quand tous les hommes d’État deviennent écologistes, les écologistes se déclarent sans hésitation étatistes. … Mais maintenant on leur offre partout des postes, des fonctions, des crédits, et ils ne voient aucune raison de les refuser, tant il est vrai qu’ils n’avaient jamais réellement rompu avec la déraison dominante. » Alors donc …plus vraiment d’opposition puisqu’on peut être macroniste et en même temps écolo (dicunt Canfin, Cohn Bendit, Besset, Placé, etc.). Voir ce qu’en disait Gorz en …1974 !

2)

De l’autre côté du spectre écolo, on ne désarme pas à Notre Dame Des Landes, de jeunes entêtés s’opposent physiquement à la destruction de toute une contrée pour construire un (nouvel) aéroport pour la ville de Nantes. Les luttes contre les grands projets inutiles commencent.

Ils occupent les lieux et se heurtent (victorieusement pendant quelques années) à la police. Et aussi, entre autres, aux écolos officiels ( François de Rugy, député EELV de la région nantaise, qui finira macroniste lui aussi quelques années après, les trouvent ingérables car ils ne veulent pas entendre raison = « les raisons » de la modération d’un député). Inspirés au départ par l’Encyclopédie des Nuisances : « Les écologistes sont sur le terrain de la lutte contre les nuisances ce qu’étaient, sur celui des luttes ouvrières, les syndicalistes : des intermédiaires intéressés à conserver les contradictions dont ils assurent la régulation, des négociateurs voués au marchandage, … Bref les nouveaux courtiers d’un assujettissement à l’économie…. », les jeunes gens tiennent tête à l’État pendant longtemps continuant la lutte des naturiens (et celle des Luddites du début du XIX°s).

Que s’est-il passé ?

« on demande [aux écolos] de voir clairement que leurs positions mettent en cause, à juste titre, l’ensemble de la civilisation contemporaine » (Castoriadis )

C’est sur cette ambiguïté que s’est fondée la quête de l’écologie politique. Dénoncer les nuisances est un premier pas. Mais si cette dénonciation devient l’idéologie officielle, que se passe-t-il ? Regardons autour de nous ! La critique faite doit-elle entrer en contradiction avec le système civilisationnel, politique et social ? Y a-t-il des liens forts ou négligeables avec celui-ci ? Ou pas ?

« il y a, dans la société contemporaine, une expérience de la dégénérescence des organisations politiques qui va très loin. Il ne s’agit pas seulement de leur dégénérescence organisationnelle, de leur bureaucratisation. Mais aussi de leur pratique, de ce que les organisations politiques n’ont plus rien à voir avec la vraie politique, [à savoir] que leur seule préoccupation est la pénétration ou la conquête de l’appareil d’État. » (Castoriadis 1979) et, effectivement, «  Les Verts se sont ainsi trouvés à la croisée des chemins. Soit reconnaître que, aujourd’hui, occuper le pouvoir d’État pour promouvoir l’écologie ne sert à rien. Et qu’il importe d’abord de créer un rapport de force, des institutions économiques pour produire autrement, à une échelle non microscopique. Et ce n’est évidemment pas avec ce genre de considération qu’on fait une carrière politique… Soit, à maintenir une stratégie d’occupation du pouvoir, assumer ce qu’elle est. D’où leur adhésion au libéralisme économique qu’il ne s’agira plus que « d’infléchir » dans le sens de l’écologie en lui donnant une couche de peinture verte via des mesures fiscales et réglementaires. » comme le disent Denis Bayon et Vincent Chesnet dans la Décroissance.

* Concrètement, un aspect important de ce qui s’est passé :

Edouard Morena dans la Décroissance : « les cabinets de consultants internationaux – au premier rang : McKinsey – ont imposé 3 idées clés : l’écologie se résume à la crise climatique, laquelle se limite aux émissions de CO2, d’où une indispensable « décarbonation » grâce à davantage d’expertise économique et scientifique, d’économie de marché et de haute technologie industrielle. Enfin les actionnaires et leurs fondations ont organisé un « mouvement climat » né d’une prétendue société civile mondiale, parfaitement adapté à cette reprise en main politique. Les ultras riches se félicitant de « l’indignation qui s’exprime dans les rues » qui « doit se transformer en action dont la vitesse et l’ampleur correspondent à l’urgence. On a juste besoin de décision politique claire et déterminée ». Hélas, une grande partie de l’écologie politique a mordu à l’hameçon. (La Décroissance)

Occuper une place dans l’appareil d’État suffit. Avec toutes les conséquences …

« le totalitarisme qui nous pend au nez n’est pas celui qui surgirait d’une révolution, c’est celui d’un gou­vernement (peut-être mondial) qui, après une catastrophe écologique, dirait : vous vous êtes assez amusés, la fête est finie, voici vos deux litres d’essence et vos dix litres d’air pur pour le mois de décembre, et ceux qui protestent met­tent en danger la survie de l’humanité et sont des ennemis publics. » (Castoriadis en …1989 !!!) 

A entendre maintenant Macron qui vante (en 2022 !) la sobriété (…tout en dénigrant la décroissance) et toutes les organisations internationales en chœur chantant les louanges de l’écologisme… nous en sommes proches ! À un petit (ou gros) QRcode près …

* à l’international donc, le Forum Économique Mondial (WEF) et toutes les institutions internationales axent leur politique mondialiste sur la lutte contre le changement climatique. Quoi de mieux que le climat de la planète (ou une pandémie mondiale ou… à voir autre chose à venir !) pour unifier (globaliser) le monde avec des directives prises par des organisations qui n’auront – évidemment – plus rien de démocratiques.

Al Gore (déjà au début des années 2000) déclare : « Ces temps-ci sont cruciaux pour les investisseurs. Nous pensons que le capitalisme court le risque de s’écrouler. C’est au cours des dix prochaines années que nous devons accélérer urgemment la transition vers une économie à faible émission de carbone.) » Alerte aux investisseurs et au capitalisme (pas si) mourant (que ça) ! Mais qui donc parle du futur de la planète …ou de l’humanité ? Écoutons Schwab & Malleret en 2020 : « Les entreprises et les gouvernements sont encouragés par une nouvelle conscience sociale (voir Moréna au dessus) parmi de larges segments de la population générale, selon laquelle la vie peut être différente, et des activistes encouragent à suivre cette voie : il faut saisir l’occasion et profiter de cette fenêtre d’opportunité unique (le covid) pour redessiner une économie plus durable pour le bien de nos sociétés. » « Ces changements structurels dans notre façon de travailler, de consommer et d’investir peuvent prendre un peu de temps … mais ce qui compte, c’est la direction et la force de cette tendance. » ajoutent les compères Schwab et Malleret quelques pages plus loin. « It’s the economy, stupid ! » s’exclamait James Carville, conseiller de Bill Clinton. Et c’est ce qu’on répète pour justifier la très humaniste lutte contre le changement climatique.

On voit apparaitre le changement climatique comme argument-massue pour la mondialisation. Ce n’est pas nouveau : en 1990 déjà, l’Encyclopédie des Nuisances écrivait :

« Les maîtres de la société se sont décidés à décréter eux-mêmes l’état d’urgence écologique. Que cherche leur catastrophisme intéressé, en noircissant le tableau d’un désastre hypothétique, et en tenant les discours d’autant plus alarmistes qu’il s’agit de problèmes sur lesquels les populations atomisées n’ont aucun moyen d’action direct… ? » (EDN Adresse… 1990) En d’autres termes, remettez-vous en aux experts et aux représentants (…élus ou pas !)

* Coup de grâce : l’illumination (la « révélation ») wokiste tombe sur tous les mouvements écolos, qu’ils soient institutionnels tel le parti EELV (cf l’inénarrable Sandrine Rousseau, qui n’en est que le modèle !) ou, tout autant, les radicaux(-ales) de NDDL ou des luttes contre les bassines, etc, aujourd’hui.

« La crise climatique ne concerne pas seulement l’environnement. C’est une crise des droits de l’homme, de la justice et de la volonté politique. Des systèmes d’oppression coloniaux, racistes et patriarcaux l’ont créée et alimentée. Nous devons les démanteler. » plaide Greta Thunberg à Madrid en novembre 2019, soudainement conquise par les charmes du wokisme. Au passage, rappelons-nous qu’elle est une fervente disciple du gourou Al Gore.

« Orwell, dans 1984, dit de la caste dirigeante d’Océania : « elle était surtout composée de bureaucrates, de techniciens, de leaders syndicaux, d’experts en publicité, de sociologues, d’enseignants et de politiciens de métier ». Elle anticipe en effet de façon troublante la composition sociologique actuelle du noyau dirigeant de presque tous les partis de gauche. » (Michéa) EELV compris, bien entendu, puisque, depuis le virage de Voynet en 1993, l’écologisme est de gauche! Et elle l’est d’autant plus que les écolos croient – dur comme fer – qu’être woke, c’est être progressiste voire révolutionnaire, écolo, et …tout ce qu’il y a de bien dans ce monde.

Le collectif « Lieux Communs » brosse un tableau d’ensemble : « L’écologie politique [est] prise en étau entre le techno-scientisme gestionnaire [GIEC et autres COP], le gauchisme démagogique [de Sandrine Rousseau aux soulèvements de la Terre] et l’environnementalisme culpabilisant [tous responsables] »

À propos d’EELV, D. Bayon & V. Chesnet concluent de la sorte :

« Ainsi se sont définitivement alignées les planètes libérales chez les Verts EELV, jusqu’à ce que ceux-ci deviennent même une véritable avant-garde dans tous les domaines au service de la classe dirigeante qui souhaitent faire de l’écologie libérale-libertaire 1. sa planche de salut pour relancer son économie industrielle. EELV est aujourd’hui le parti le plus crédible pour la fabrication de l’opinion en faveur de son embrigadement dans le capitalisme vert qui suppose l’atomisation sociale que garantissent toutes « les conquêtes sociétales ».

 

1. Expression de M. Clouscard ; dès l’après mai 68 le philosophe membre du PCF engagea une critique des mouvements contestataires sous cet angle. Reprise par J. Cl. Michéa dans les années 2 000 celle-ci désigne les penchants libertaires de toute une frange de l’intelligentsia libérale qui y voit un mode de vie en même temps qu’une source intéressante de développement pour l’économie capitaliste.